article paru dans Ouest-France Lorient, 6 novembre 2020
La CGT Lorient (Morbihan) constate, depuis le début de la crise sanitaire, des dérives. Régine Le Jeune, secrétaire générale de l’Union locale de Lorient, invite les salariés à la prudence avec ce nouveau confinement.
« On profite du Covid »
En ces temps de crise sanitaire, l’accompagnement de travailleurs ne faiblit pas dans les rangs des syndicats. « Nous accompagnons une dizaine de salariés, qui sont confinés depuis le mois de mars, explique Régine Le Jeune. Dans le cadre d’un rachat d’entreprise, qui est survenu avant le Covid, une partie des salariés s’est vue proposer une rupture conventionnelle. »
Le syndicat est intervenu « et depuis, ils sont maintenus chez eux ». La secrétaire générale alerte sur le mélange des causes. « On profite du Covid. » La CGT est, par ailleurs, attentive à ce qu’il se passe pour les salariés de l’aéroport. Parmi les vingt-quatre salariés, dix-neuf sont concernés par un licenciement.
Gare aux ruptures conventionnelles
Le syndicat rappelle que signer une rupture conventionnelle n’a pas les mêmes conséquences pour l’employeur comme pour le salarié. Pour le premier, la rupture conventionnelle l’autorise à embaucher quelqu’un. Pas dans le cadre d’un licenciement économique. « Certains employeurs sont tentés de se séparer des salariés qui ont beaucoup d’ancienneté et un salaire plus élevé, pour embaucher derrière un jeune pour un salaire au plus bas. » Par ailleurs, l’indemnisation d’un salarié qui signe une rupture conventionnelle est moindre. Si le contexte est bien lié à la crise, il est préférable pour lui d’être licencié économique.
Entretien informel ?
Toujours au registre des dérives, des salariés rapportent au syndicat un nouveau type d’entretien, absent du Code du travail. « Ils sont convoqués à un entretien informel… Et du coup, ils ne peuvent pas être accompagnés par un représentant du personnel. »
Enfin, l’UL CGT accompagne plusieurs salariés aux Prud’hommes pour non-paiement des heures supplémentaires, « notamment dans les sociétés de nettoyages. On rappelle aux salariés qui travaillent qu’ils ont de la chance, sous-entendu : « ne vous plaignez regardez ce qui se passe ailleurs… » » Régine Le Jeune encourage les salariés à contacter les syndicats, « nous ou d’autres, peu importe. Il ne faut pas signer trop vite ».
Contact : Union locale CGT, 82, boulevard Cosmao-Dumanoir, à Lorient, tél. 02 97 37 69 26. Sur rendez-vous. Page Facebook : ulcgtlorient. Site internet : cgtlorient.fr.