Communiqué sur la politique vaccinale

actu interpro

Si la crise sanitaire provoquée par la pandémie de covid 19 bouleverse l’ensemble de la société, c’est
bien pour notre classe sociale que les conséquences de la crise sont les plus lourdes. En effet, les inégalités, déjà présentes au travail, pour se loger, ou pour accéder à l’éducation et aux soins, se sont vues renforcées. C’est également au sein de notre classe que la hausse de la mortalité a été la plus forte.

Cette crise a également révélé les faiblesses de notre système de santé qui subit depuis des
décennies une casse généralisée. Si les différentes vagues ont pu être surmontées, c’est bien par
l’engagement du personnel soignant qui s’est mobilisé dès le début de la pandémie, et ce malgré la pénurie de matériel médical due à un manque d’investissement.

Depuis janvier 2021, des vaccins sont disponibles, cependant des doutes existent sur leur utilité et leur efficacité. Ces doutes s’expliquent par un manque de confiance vis-à-vis d’un gouvernement qui a enchaîné les discours contradictoires depuis le début de la crise, et qui a toujours mené une politique contre notre classe. Un manque de confiance également vis-à-vis des entreprises pharmaceutiques qui produisent ces vaccins, qui profitent de la crise pour faire des profits.

Si ces doutes peuvent être légitimes, les résultats scientifiques ne peuvent être contredits. Les vaccins permettent à la fois de limiter les formes graves de la maladie, mais également de réduire la probabilité d’attraper le virus, et donc de le transmettre. La CGT Lorient affirme donc, qu’une campagne de vaccination doit être menée, en France comme dans le reste du monde, afin de sortir de la crise sanitaire et sociale.

Cependant, cette campagne doit chercher à convaincre afin que la vaccination soit consentie et non obtenue sous la contrainte. Avec la mise en place du pass-sanitaire et de l’obligation vaccinale pour les soignants, le gouvernement a choisi la sanction et la stigmatisation pour étendre la couverture vaccinale lors de la reprise pandémique due à l’arrivée du variant delta. Stigmatisation des personnes non-vaccinées dans l’espace publique alors que ces personnes font souvent partie des plus précaires et ont déjà beaucoup souffert de la crise. Sanction des personnels soignants qui se sont mobilisés pendant la crise malgré le manque d’investissement dans le système de santé, et qui se voient maintenant obligés de se faire vacciner sous peine de perdre leurs revenus.

Afin de lutter efficacement contre la covid 19 partout dans le monde, et parce que la santé est un bien commun, la CGT Lorient demande à ce qu’aucun profit ne soit fait sur le dos de la pandémie. Pour cela, il est nécessaire de lever les brevets sur les vaccins et de socialiser la production de médicaments et de matériel médical, afin de réduire les prix et d’augmenter les capacités de production. Cela permettra également de lever une partie des doutes sur les objectifs de la campagne de vaccination.

Nous demandons également la sortie du pass sanitaire, la levée de l’obligation vaccinale pour les soignants, et donc l’arrêt des sanctions à leur encontre. Pour développer la couverture vaccinale, il est par contre nécessaire de mettre en place une vraie campagne d’information, basée notamment sur la médecine du travail, afin de répondre aux craintes et interrogations des salariés, dans la santé comme dans les autres secteurs professionnels.

La Cgt et les manifs anti-pass

La politique vaccinale du gouvernement à fait naître en France un mouvement de contestation qui s’est traduit par des manifestations dans un grand nombre de villes, comme Vannes ou Lorient. Si certaines revendications présentes dans ces manifestations, comme l’annulation du pass sanitaire ou de l’obligation vaccinale des soignants, peuvent rejoindre les positions de la CGT Lorient, nous n’appelons pas à les rejoindre. En effet, ces manifestations ont surtout été le porte-voix de discours conspirationniste, anti- vaccin et anti-science. Rien ou si peu sur la question des moyens à mettre en oeuvre pour contrer la pandémie, tout sur la « liberté individuelle ». Cela questionne. De plus, elles ont parfois accueilli en leur sein, des groupes d’extrême droite ou de catholiques traditionalistes tels que Civitas, l’Action Française ou Les Patriotes. Ces groupes ont peu été contesté par les manifestants et ont été plusieurs fois à l’initiative de ces manifestations sur Vannes, empêchant nos militant.es de s’y exprimer.

La CGT Lorient réaffirme la nécessité de lutter contre l’extrême droite et son discours qui divisent notre classe sociale sur des bases conspirationnistes et réactionnaires.

Lorient, le 21 octobre 2021.

Partager

Shares